Hier, j’ai écouté une table ronde à propos de l’IA.

Après avoir entendu pendant 1h30 les louanges sur la merveille technologique « qui va remplacer l’humain pour toute tâche ingrate et lui laisser le loisir de créer » (on aurait tellement aimé que ce soit vrai), j’ai attendu de voir soulever des problèmes de fond… en vain.

Outre le fait que la question du droit d’auteur était plus que rapidement survolée (voir le récent exemple médiatisé de pillage des Studios Ghibli), deux points essentiels n’ont même pas été mentionnés, ce que j’ai trouvé très choquant :
  • Premièrement, le COÛT HUMAIN édifiant.
    Les données brutes provenant d’Internet doivent être étiquetées pour que les systèmes d’IA puissent trouver des réponses adéquates aux questions que l’on pose. Même si une partie de cette catégorisation est réalisée par des logiciels spécialisés, l’humain est « utilisé » à cette étape. Des millions de personnes (150 à 430 millions) travaillent pour 1 dollar de l'heure à améliorer les bases de données en visualisant des contenus toxiques afin que les IA ne les reproduisent pas.
    Tout est -bien- dit dans le documentaire de Henri Poulain « Les Sacrifiés de l’IA ».
    Vous pouvez trouver une interview-présentation de 8’ sur TV5 Monde Info et le documentaire (1h13) ICI ou .

  • Deuxièmement, le COÛT ÉCOLOGIQUE hallucinant.
    Les concepts de Cloud ou de dématérialisation donnent la fausse impression qu’on ne vivrait qu’avec très peu de matériel, les informations étant stockées de façon invisible et presque magique.
    Voici un petit schéma que j’ai réalisé (avec Icograms) en rassemblant des informations sur le sujet (cliquer pour agrandir l'image). J’ai comparé le circuit de la production de viande, dont on parle plus depuis quelques années, et le circuit de l’IA afin de mettre en parallèle les étapes et les coûts. Empreintes environnementale du circuit de la production de viande et du circuit de l'IA
    Je comprends qu’utiliser un outil moderne induit toujours un coût énergétique. Et il y a des raisons valides d’utiliser l’IA : le repérage précoce de certaines situations à risque (exemple : cancer), la délégation de tâches fastidieuses, ou l’aide à la création, par exemple.

    Mais générer des millions d’images pour participer à une tendance (Exemple du « Starter Pack ») qui dure 2 semaines… vraiment ?